Le jour où j'ai n'ai plus porté de montre

J'adore les montres !
Je ne suis pas très portée sur les bijoux de manière générale car je ne me reconnais pas dans cette féminité là, mais depuis ma première montre "flock fluck", je suis plutôt accro aux montres. Pourtant aujourd'hui je n'en porte plus... Je vous raconte pourquoi !
Il a quelques mois j'avais 3 montres :
deux montres avec deux cadrans et plusieurs bracelets interchangeables pour assortir ma montre à ma tenue du jour,
plus une troisième montre colorée plus fun pour l'été ou twister mes looks trop classiques.
J'ai acheté les deux premières il y a 6 ans, pendant mon second congé maternité. C'était à l'époque, l'occasion de sortir de la maison et de m'occuper l'esprit pendant cette période où j'avais envie de faire autre chose de que materner H24.
Et puis la troisième je l'ai achetée sur un coup de tête en surfant sur le net un dimanche soir de spleen avant la reprise du rythme de la semaine.
Jusque là rien de spécial. Je choisissais chaque matin la montre adaptée à l'humeur du jour, avec parfois quelques hésitations, mais tout allait bien.
Et puis un jour je me suis rendue compte que ma montre n'était plus à l'heure. Soit !
La pile est morte et voilà tout. Ni une, ni deux, j'adapte mon emploi du temps de ministre
et je file entre midi et deux changer la pile pour la maudite somme de... ? 15€ !!!!
Ok. Bon c'est pas tous les jours qu'on change la pile. J'aime cette montre alors
"va pour les 15€"... auxquels j'ajoute les achats réalisés pour tuer le temps pendant que la pile est changée. On n'est plus à 15€ là du coup...
Affaire close, je reprends le file de mon quotidien.
Quelques jours plus tard, c'est la seconde montre qui rend l'âme. Normal, je les avaient achetées toutes les deux à quelques semaines d'intervalle. C'est le hasard du calendrier. Rebelotte, je trouve un temps..., je débourse encore 15€..., achats du midi pour occuper mon impatience... Affaire réglée mais ça commence à me coûter quand même. Je réalise petit à petit qu'avoir 3 montres c'est 3 fois plus de charges !
Mais quand la 3ème montre a commencé à indiquer une heure avec un retard certain,
ça a été le déclic !
Je réalisais enfin que :
3 montres = 3 piles à changer
3 montres = 3 fois plus de frais d'entretien
3 montres = 3 fois plus de temps à dédier leur entretien
3 montres = 3 fois plus de micros décisions à prendre chaque matin
3 montres = 3 fois plus d'occasion de se prendre la tête.
>>> Et pas plus de temps pour en profiter !!!
J'étais complètement devenue esclave de mes possessions !
Alors je me suis souvenue qu'à l'origine, les objets sont fabriqués pour être utilisés par les "hommes", pour nous rendre service ou faciliter notre quotidien. Et clairement, depuis deux semaines, l'entretien de ces montres ne m'avaient aucunement aidé dans mon quotidien.
J'avais perdu du temps, de l'argent et de l'énergie !
Alors que ces montres ne servaient qu'à m'indiquer l'heure. Et l'heure, j'y accède partout autour de moi, en permanence : sur mon ordinateur, sur mon téléphone, dans la maison,
sur le panneau lumineux de la pharmacie, au flash info de la radio, dans la maison...
Finalement, ce jour là, j'ai décidé que je n'avais plus de besoin de montre.
Ni une, ni deux, j'étais bien décidée à m'en séparer ! Oui, mais...
Mais c'est là que les choses se compliquent ! J'en ai été incapable.
Par peur de manquer, par attachement sentimental sans doute aussi, par éducation, je n'ai pas réussi à m'en débarrasser immédiatement.
Pourquoi est-ce si difficile de m'en séparer ?
J'y suis attachée car elles représentent des temps passés de ma vie, des identités passées que je dois accepter de quitter ou de laisser au passé.
N'ayant pas la force sur le moment de passer à l'acte, je les ai donc rangées dans une pochette loin de mes yeux en me disant que la mise à distance m'aiderait à les oublier
avec le temps...
Cette expérience date de quelques mois. Je viens donc, pour la rédaction de ce post,
d'ouvrir à nouveau cette pochette afin de mesurer si le détachement espéré a bien eu lieu.
Verdict : oui il a eu lieu pour la dernière montre qui n'a plus de valeur à mes yeux car finalement elle me rattache à un souvenir sans saveur. Alors que les deux autres me font toujours autant vibrer, vestiges d'une période de ma vie où je profitais de la parenthèse
de mon congé maternité pour me promener avec mon bébé.
Je me sépare donc sur le champs et sans douleur de celle qui ne me fait plus "vibrer" et je décide de remiser les deux autres dans ma boîte à souvenirs en attendant :
soit d'être capable de m'en séparer un jour,
soit d'accepter qu'elles occupent une place définie dans ma vie actuelle.